
Née en 1978 et habitant dans le Morbihan avec un mari, deux fils ados et deux chats, je collabore depuis une douzaine d’années avec plusieurs maisons d’édition telles que Milan, Rageot, Bragelonne et ses labels Milady et Castelmore. J’ai également été lectrice quelques mois pour les éditions Bayard.
À ce jour, j’ai traduit plus de cinquante romans dans des genres variés. Ces dernières années, je travaille beaucoup en littérature jeunesse, ado et Young Adult que j’affectionne particulièrement, car on y retrouve de nombreux genres.
En parallèle, je traduis de temps en temps des dessins animés avec des sociétés de productions audiovisuelles comme GO-N Productions et SAMKA Productions.
Comme je reçois régulièrement des messages de lecteurs, d’étudiants et aspirants traducteurs, voici une petite sélection des questions les plus fréquentes sur mon métier :
Quelle a été votre formation ?
Je n’ai pas de diplôme en traduction, mais j’ai tout de même un parcours très littéraire !
Après avoir passé un bac littéraire (option arts plastiques) en 1996, j’ai obtenu une maîtrise en LLCE anglais, mention très bien, à la Sorbonne-Paris IV avec mon mémoire The French Queens of England (1066-1482), sous la direction du professeur Leo Carruthers, spécialiste de Tolkien.
En 2002, j’ai passé le CAPES d’anglais et enseigné en collège jusqu’en 2009, d’abord en Seine-Saint-Denis (6 ans), puis en Ille-et-Vilaine (1 an).
À trente ans, j’ai fait le choix de changer de cap. La meilleure décision que j’aie jamais prise !
Quel est le statut du traducteur en France ?
Les traducteurs littéraires ont le statut d’auteur et travaillent à leur compte. Depuis 2020, nos cotisations sociales sont gérées par l’Urssaf des artistes-auteurs et non plus l’Agessa. À noter : nous n’avons droit ni au chômage ni aux congés payés !
Nous sommes rémunérés en droits d’auteur, que nous pouvons déclarer en traitements et salaires (T&S) ou en bénéfices non commerciaux (BNC).
Les travaux n’étant pas destinés à être diffusés (comme les fiches de lecture, les traductions de bibles ou de synopsis en audiovisuel) sont payés en honoraires, ce qui nécessite d’avoir par exemple le statut d’autoentrepreneur.
On peut bien sûr combiner les deux statuts, ce qui est mon cas !
Comment le traducteur littéraire est-il rémunéré ?
En général, l’éditeur propose au traducteur une certaine somme qu’on appelle un à-valoir et qui correspond à une avance sur les ventes. Autrement dit, que le livre se vende bien ou mal, la somme est acquise pour le traducteur. L’à-valoir peut être versé en deux ou trois fois : à la signature du contrat, à la remise de la traduction et à sa validation.
Le montant de l’à-valoir se calcule le plus souvent par tranches de 1500 signes informatiques (= les lettres et la ponctuation, espaces comprises), à partir de la version originale ou de la version française. Certains éditeurs se basent sur le nombre de feuillets dactylographiés (25 lignes de 60 signes, blancs et espaces compris). Le français étant moins concis que l’anglais, avec un taux de foisonnement de 10 à 15 %, il est plus intéressant pour le traducteur d’être rémunéré à partir de la V.F. !
Souvent, le contrat prévoit également un pourcentage sur les ventes (entre 0,5 et 2 % du prix du livre hors taxe). Mais pour le percevoir, il faut d’abord que l’à-valoir soit amorti.
Exemple : pour la traduction d’un roman vendu 15 € H.T., si le traducteur a droit à 1 % sur les ventes, il touchera 0,15 € par exemplaire vendu. Si le montant de l’à-valoir est de 6000 €, le livre devra se vendre à plus de 40 000 exemplaires (6000 divisé par 0,15) pour que le traducteur commence à percevoir des droits sur les ventes. Autant dire que ce doit être un best-seller ! Surtout lorsqu’on sait que le tirage moyen d’un livre est de 5000 exemplaires. Mais on a parfois de bonnes surprises…
Quel est le délai pour traduire un livre ?
C’est très variable. Tout dépend du volume, de la difficulté du texte et de la rapidité du traducteur. Ça peut aller de quelques semaines à plusieurs mois.
Avant de signer le contrat, l’éditeur et le traducteur se mettent d’accord sur une date de remise. Par ailleurs, il est primordial pour le traducteur de préparer un rétroplanning, en se réservant toujours un peu d’avance en cas d’imprévu !
Pourquoi la suite de ma série préférée n’est-elle pas publiée ?
Hélas, il arrive parfois que, faute de ventes suffisantes, l’éditeur soit dans l’obligation d’arrêter avant sa publication complète la commercialisation d’une série, voire d’une simple trilogie. Publier une traduction est plus onéreux qu’un livre écrit directement en français : en plus de l’à-valoir versé au traducteur, l’éditeur doit acheter à la maison d’édition d’origine (ou à l’agent) les droits de l’ouvrage, dont le montant peut se chiffrer à plusieurs milliers d’euros. Par conséquent, il faut qu’il s’écoule un minimum d’exemplaires pour que l’éditeur s’y retrouve.
Le traducteur n’a donc rien à voir avec l’arrêt de la publication d’une série…
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